La
Première guerre de Tchétchénie entre les
Forces armées de la fédération de Russie et les séparatistes de la
Tchétchénie (située dans le
Caucase du Nord russe) se déroula de 1994 (date du déclenchement de l'offensive militaire des forces militaires russes) à 1996 (date de l'
accord de paix de Khassaviourt).
Entre 1991 et 1994, les
séparatistestchétchènes chassent plusieurs dizaines de milliers de résidentsd'origine russe, arménienne, juive et d'autres minorités non-musulmanesde
Tchétchénie, notamment de
Grozny où les deux tiers de la population étaient russophones. Plusieurs furent pris en otages ou même assassinés
[1].L'industrie et la vie économique de la Tchétchénie se criminalisèrentprogressivement avec comme phénomène de fond le détournement desressources monétaires fédérales et pétrolières. Le kidnapping massifd'hommes contre rançon se développa rapidement.
L’attaque surprise de l’armée russe en 1994 sous le commandement de
Boris Eltsine, le premier président de la
Russiepost-soviétique, devient, avec plus de 20 000 soldats, la plus grandeopération militaire organisée par Moscou depuis son intervention en
Guerre d'Afghanistan (1979-1989).Les batailles entre les troupes russes et les Tchétchènes furentparticulièrement cruelles : exactions massives par les troupesfédérales d'un côté, et exécutions d’otages russes ou occidentaux parles Tchétchènes, de l'autre. Grozny est tantôt sous le contrôle desRusses tantôt sous celui des indépendantistes tchétchènes.Eltsine avait besoin d'une guerre fulgurante et victorieuse pourprouver à son peuple que la Russie était encore une superpuissance etasseoir ainsi son autorité comme commandant en vue de l’électionprésidentielle. Mais au lieu d’une
blitzkriegspectaculaire, la guerre s'avéra un échec militaire et humanitaire pourla Russie qui rencontra une résistance féroce de combattants denationalités différentes, possédant des armes lourdes dernier cri.Malgré un arsenal spectaculaire et une parfaite connaissance du terrain(car il s'agissait de son propre pays cartographié en détail), laguerre s'embourba vite, provoquant d’énormes pertes humaines etmatérielles.Ainsi, en juin 1995,
Chamil Bassaïev conduit une offensive qui le mène à 120 km hors des frontières de la Tchétchénie, à
Boudionnovsk (ville de 100 000 habitants), avec une centaine d’hommes.
N'étant plus capable de continuer des opérations militaires d'une telle complexité, la Russie accepta de jeter l'éponge. Un
accord de paix fut signé le 31 août 1996 à
Khassaviourt. Cet accord conduisit à un
statu quo laissant à la Tchétchénie (rebaptisée "
République islamique d’Itchkérie") une autonomie gouvernementale
de factoen échange d'une promesse du report des pourparlers sur l'indépendance(les négociations furent repoussées jusqu'en 2001) et de l’arrêt desopérations d'enlèvements d'hommes. La
charia fut également décrétée. La nouvelle situation permit par la suite à une minorité de prendre les rênes de l’économie.En 1999, une
seconde guerre de Tchétchénie éclata.